Qu’est ce que la phobie ? Quelles peuvent en être les causes ? Quels sont ses symptômes ? Comment traiter ce problème ? Apprenez davantage sur le sujet en parcourant les lignes de cet article. Notons toutefois que les solutions proposées pour traiter ce trouble sont juste à but informatif.
Sommaire
Présentation de la phobie
La phobie désigne une frayeur irrationnelle face à quelque chose ou à une circonstance spécifique ne manifestant aucun danger réel. Il s’agit d’une exagération dans la sensation d’une aversion naturelle et dont l’intensité peut varier d’un cas à un autre. Ce trouble relève de la psychiatrie et n’est considéré comme étant une maladie que lorsqu’il ne devienne un véritable handicap chez le sujet et ne se répercute sur son bien-être. Consciente de sa peur, la personne phobique va, en effet, tenter soit d’éviter par tous les moyens son phobogène soit de le vaincre mais souvent en vain.
Il s’agit du trouble anxieux le plus fréquent qui peut affecter tout le monde. Les femmes semblent toutefois plus concernées que les hommes. Certains types touchent, par ailleurs, davantage certaines tranches d’âges.
Causes de la phobie
Certains facteurs sont connus comme pouvant favoriser la survenue de ce trouble psychiatrique.
– Un ou des évènements traumatisants survenant notamment durant l’enfance tels qu’une humiliation publique, un accident, une grave blessure, témoin d’une scène terrifiante ;
– Maltraitance ;
– Peur développée durant l’enfance suite aux exemples laissés par d’autres personnes ;
– Peur acquise par l’apprentissage reçu des parents et de la société ;
– Stress important ;
– Hérédité ;
– Sentiment d’être vulnérable ou sans défense causé entre autres par la perte d’un parent, la pauvreté, l’ignorance.
Manifestations de la phobie
Trois formes de phobie sont à distinguer à savoir :
– La forme causée par des objets telle que la peur de certains insectes ou animaux, d’une catastrophe naturelle, de prendre un bateau ou un avion, du sang. Dans cette catégorie sont entre autres retrouvées l’acarophobie (peur des acariens), achluophobie (peur de l’obscurité), aérodromophobie et aviophobie (crainte de prendre un avion), hématophobie (peur du sang), lilapsophobie (craintes des tornades) ;
– La forme causée par les grands espaces et les places publiques dont les autoroutes, les supermarchés, les stades, les grandes queues. Cette seconde forme est également appelée agoraphobie. Dans tel cas, le sujet peut appréhender de se retrouver dans tout endroit loin de chez lui ;
– La forme dite sociale causée entre autres par la peur d’être regardé, de rougir, de ne pas être parfait. Le sujet phobique peut alors finir par chercher à éviter toute interaction avec d’autres personnes. Dans cette forme, il y a notamment la katagélophobie (crainte d’être ridicule), éreutophobie (crainte de rougir), blemmophobie (crainte des regards) ;
La crainte d’une maladie n’est pas considérée comme étant une forme de ce trouble psychiatrique mais plutôt comme une forme de trouble hypocondriaque.
Cette pathologie peut, par ailleurs, être reconnue par certaines caractéristiques.
– Peur importante déclenchée à l’idée ou en présence de l’objet ou de la circonstance phobogène ;
– Angoisse pouvant se traduire par une attaque de panique en présence du phobogène ;
– Conscience de l’irrationalité de la peur ;
– Évitement du phobogène ou lutte désespérée contre la peur ;
– Impact de la peur irrationnelle sur la qualité de la vie et les relations sociales.
Lors d’une attaque de panique qui peut durée une dizaine de minutes, le sujet peut manifester quelques signes dont notamment :
– Tremblement ;
– Palpitation ;
– Transpiration ;
– Nausée ;
– Vertige ;
– Douleurs abdominales ou thoraciques ;
– Tachycardie ;
– Maladresse.
Traitements de la phobie
Certains traitements peuvent être préconisés chez des sujets phobiques.
– La psychothérapie cognitivo-comportemental est le traitement le plus largement recommandé dans diverses études pour prendre en charge ce type de trouble psychiatrique mais également les autres formes de troubles anxieux (1) ;
– D’autres études suggèrent la psychanalyse. Mais l’efficacité de celle-ci va dépendre de la qualité, de la fréquence et de la durée des séances selon une observation (2) ;
– La pratique régulière d’activités physiques est connue comme pouvant être bénéfique pour la santé tant physique que mentale ;
– Pour gérer les phobies et autres états d’anxiété, une étude avance l’efficacité de l’hypnose pour aider le sujet à se relaxer avant de faire face à son phobogène. Selon cette étude, les bienfaits de cette thérapie peuvent durer dans certains cas jusqu’à plus de trois années (3) ;
– Selon d’autres études, le Kava (Piper Methysticum) présente une certaine efficacité en cas de troubles anxieux. Ceci s’explique par son effet sédatif qui semble être aussi efficace que certains médicaments (4). Malheureusement, il manque encore de preuves scientifiques pour confirmer l’effet de cette plante. Son utilisation peut, par ailleurs, engendrer des effets secondaires sur la santé.
Si la phobie devient un vrai handicap pour le sujet, il vaut mieux consulter directement un professionnel de santé. Le traitement de ce problème relève de la compétence psychiatrique.
Références
(1) Institut National de la Santé et de la Recherche Médicale (INSERM), « Psychothérapie : Trois approches évaluées.», Les éditions INSERM, 2004.
(2) Freedman N. et al., « The effectiveness of psychoanalytic psychotherapy: the role of treatment duration, frequency of sessions, and the therapeutic relationship », Journal of the american psychoanalytic association, SAGE publications, Vol. 47, Sept 1999.
(3) Varma D., « Hypnose et Troubles Anxieux : actes du troisième congrès de l’Association Européenne Des Praticiens d’Hypnose.», Harmattan, Dec 2010.
(4) Singh YN., et al., « Therapeutic Potential of Kava in the Treatment of Anxiety Disorders.», CNS Drugs., vol 16. N11, 2002.