Qu’est ce que la peste ? Comment se présente-t-elle ? Quelles sont ses différentes causes ? Quels sont ses principaux symptômes ? Comment la traiter ? Voyez dans cet article ce que dit la science sur cette maladie infectieuse. Attention, ces informations ne constituent pas des avis médicaux.
Sommaire
Présentation de la peste
La peste est une maladie infectieuse due au bacille Yersinia pestis, une espèce de bactérie découverte par Alexandre Yersin en 1894. Il s’agit d’une zoonose, c’est-à-dire une pathologie pouvant affecter aussi bien l’animal que l’être humain. Chez ce dernier, l’affection peut prendre 3 formes différentes suivant son mode de contraction et son degré d’évolution.
– Forme dite bubonique en cas d’infection de ganglions suite à l’entrée de Yersinia Pestis dans la voie lymphatique ;
– Forme septicémique qui est une complication de la première forme survenant après la multiplication des bactéries dans le sang ;
– Forme pulmonaire due à l’entrée des bactéries dans les poumons soit directement par inhalation de particules infectées soit après une complication des deux premières formes.
Il s’agit d’une maladie dangereuse avec un très haut risque de mortalité chez l’Homme. L’une de ses principales caractéristiques est sa capacité de ressurgir brutalement après des années de silence pour causer une épidémie.
Causes de la peste
Le bacille Y. pestis peut se transmettre à l’Homme de diverses manières.
– Transmission d’un animal contaminé à l’Homme suite à la piqûre d’une puce. Parmi les principaux vecteurs, il y a surtout le rat dont le rattus rattus et le r. norvegicus. D’autres espèces de rongeurs sont également de grands réservoirs dont les gerbilles, les écureuils et les marmottes ;
– Morsure ou contact d’une blessure avec un animal infecté ;
– Contact avec la déjection des puces contaminées ;
– Transmission de l’homme à l’homme par la piqûre de la puce pulex irritans spécifique à l’homme ;
– Transmission par voie respiratoire suite à l’inhalation de particules provenant d’un sujet infecté ;
– Contact avec des liquides corporels contaminés ;
– Contact avec des vêtements ou autres tissus infectés par les liquides corporels d’un malade ;
– Consommation de produits alimentaires infectés est la cause de la forme pharyngée de la maladie.
Manifestations de la peste
Cette maladie infectieuse peut être reconnue par certains symptômes.
– État fébrile d’apparition soudaine ;
– Frissons ;
– Maux de tête ;
– Faiblesse ;
– Nausées et vomissements ;
– Dégradation de l’état général ;
– Malaise ;
– Vertiges ;
D’autres symptômes spécifiques à chaque cas peuvent également être rencontrés.
Forme bubonique :
– Période d’incubation de 2 à 7 jours après la morsure de la puce ;
– Ganglions infectés deviennent douloureux dans les 24 h qui suivent la survenue de la fièvre. Ce sont particulièrement ceux de la région inguinale qui sont les plus souvent touchés et rarement les ganglions de aisselles et du cou ;
– Inflammation des ganglions infectés puis tuméfaction et suppuration de ceux-ci ;
– Suite à un traitement efficace, amélioration de l’état général après 3 jours et baisse du volume des ganglions après 10 jour voire plus ;
– En l’absence de traitement, aggravation des symptômes avec tachycardie, convulsion et confusion. La maladie évolue vers la forme septicémique.
Forme septicémique
– Augmentation du volume du cœur ;
– Myocardite ;
– Dégradation du foie et de la rate avec augmentation de leurs volumes ;
– Atteinte des reins ;
– Atteintes des vaisseaux sanguins conduisant à des extravasations sanguines et à des hémorragies ;
– Gangrène des extrémités ;
– Baisse de la pression artérielle ;
– Cette forme est mortelle sans traitement efficace.
Forme pulmonaire :
– Période d’incubation rapide : de quelques heures à 48 heures ;
– Toux important ;
– Respiration difficile ;
– Crachats sanguinolents et parfois accompagnés de pus ;
– Douleurs thoraciques ;
– Œdèmes pulmonaires ;
– Mortelle en moins de 24 heures à trois jours sans traitements efficace.
Forme pharyngée :
– Toux sèche ;
– Pharyngite ou amygdalite ;
– Tuméfaction des ganglions cervicaux.
Traitements de la peste
Une infection par Y. pestis est toujours mortelle en l’absence d’un traitement. Celui-ci devra, par ailleurs, être débuté aussi tôt que possible, soit dans les 8 heures qui suivent les premières manifestations afin de limiter toute complication et augmenter la chance de survie. Parmi tous les traitements reconnus, il y a surtout :
– L’antibiothérapie, la seule déclarée efficace et qui permet une guérison en quelques jours. Les antibiotiques les plus reconnus à cet effet comme pouvant neutraliser Y. pestis sont les tétracyclines (1), la streptomycine (2) et la gentamicine (3) ;
– Le vaccin KWC est également utilisé notamment pour les agents médicaux ou les militaires les plus exposés à la maladie. Malheureusement, il n’agit qu’en moins de 6 mois et ses effets secondaires ne sont pas négligeables. En outre, il n’est efficace que contre la forme bubonique ; (4)
– Pour éviter, en outre la contamination, il faut désinfecter systématiquement les mains soit avec de l’eau et du savon, soit avec de l’alcool. L’eau de javel dilué à 10% est aussi efficace et peut être employée pour laver le reste du corps ou des objets à risque (5) ;
– Pour booster, en outre, l’immunité affaiblie par une attaque bactérienne et tonifier l’organisme, la prise d’extraits d’acérola peut être bénéfique grâce à la haute teneur de ce fruit en vitamines, minéraux et antioxydants (6). Il n’existe cependant aucune preuve scientifique que ces extraits aident à réduire les symptômes de cette maladie.
Le traitement de cette maladie infectieuse relève uniquement de la compétence médicale.
Références
(1) Kilonzo BS et al, « A Decade of Plague Epidemiology and Control in the Western Usambara Mountains, north-east Tanzania » Acta Trop . 1992;50(4):323–9.
(2) Wagle PM., « Recent Advances in the Treatment of Bubonic Plague », Indian J Med sci., 1948 ; 2:489–94
(3) Mwengee W, et al. « Treatment of Plague with Gentamicin or Doxycycline in a Randomized Clinical Trial in Tanzania », Clin infect dis., 2006.
(4) Williamson ED, « Plague Vaccines.», Saunders Elsevier, 2008.
(5) WHO, Centre des médias : Peste, Aides mémoires, Oct 2017.
(6) Mezadri T et al., « The Acerola Fruit : Composition, Productive characteristics and Economic importance.» Arch Latinoam nutr. 2006 Jun.