Qu’est ce que l’hypertrophie bénigne de la prostate ? Quelles en sont les principales causes ? Comment cette anomalie se manifeste-t-elle ? Quels sont les signes à connaitre ? Comment la traiter naturellement selon les études scientifiques ? Vous trouverez les réponses à ces questions dans cet article informatif. Son contenu ne remplace pas l’avis d’un professionnel de santé attention.
Sommaire
Présentation de l’hypertrophie bénigne de la prostate
L’hypertrophie bénigne de la prostate encore appelée hyperplasie bénigne de la prostate ou adénome prostatique se caractérise par un accroissement anormal et progressif du volume de la prostate conduisant à la compression de la vessie et de l’urètre. Il en résulte divers troubles urinaires dont l’intensité peut varier chez un sujet à un autre, indépendamment de la taille prise par la glande.
Cette tumeur bénigne est une affection très fréquente qui touche principalement les hommes de la cinquantaine et plus. Elle peut, toutefois, débuter plus tôt, vers 30 ans, ou plus tard selon la personne. L’âge moyen de l’expression de l’adénome est estimé à 65 ans et sa prévalence serait de 80% des hommes de plus de 50 ans.
Causes de l’hypertrophie bénigne de la prostate
Un certain nombre de facteurs sont connus comme pouvant favoriser la survenue d’une hyperplasie bénigne de la prostate. La véritable cause reste, cependant, encore inconnue. Parmi ces facteurs, il y a entre autres,
– Hérédité, les hommes de certaines familles semblent plus prédisposés à l’adénome que d’autres ;
– Âge, l’affection concerne dans la majorité des cas des hommes de plus de 50 ans et s’explique essentiellement à un vieillissement des cellules de la prostate ;
– Obésité, la survenue de l’adénome prostatique serait plus tôt et plus fréquente chez les sujets en surpoids ;
– Hormones dont notamment la dihydrotestostérone (DHT), un dérivé de la testostérone, qui exerce une action sur la prostate conduisant au développement de la tumeur. L’œstrogène, une hormone féminine qui existe en faible quantité chez les hommes, serait également un facteur de risque mais son mécanisme d’action reste encore incertaine ;
– Mauvaise hygiène de vie, telle que prise de boissons alcooliques dont bière, vin et champagne, de café, et de thé.
Manifestations de l’hypertrophie bénigne de la prostate
L’adénome prostatique se manifeste par une hyperplasie des constituants de la glande génitale masculine. Il y a donc une augmentation en nombre des glandes, des fibroblastes et des cellules des muscles lisses de la prostate. À cette hyperplasie peuvent s’ajouter d’autres signes.
– Miction plus fréquente et en faible quantité ;
– Miction difficile au début et à l’arrêt ;
– Miction plus fréquente la nuit ;
– Vidange vésicale souvent non complète ;
– Faiblesse de la vitesse de miction ;
– Présence de sang dans l’urine.
Dans une première phase, qui peut débuter vers la trentaine, l’hyperplasie reste microscopique. L’accroissement en volume de la prostate n’est visible à l’échographie que dans une deuxième phase, qui peut n’avoir lieu qu’une dizaine d’années après. C’est dans une troisième phase que les perturbations urinaires ne soient manifestes.
Traitements de l’hypertrophie bénigne de la prostate
Certains traitements se sont avérés bénéfiques pour soigner l’adénome prostatique et apaiser ses symptômes.
– Différentes études ont mis de l’avant l’efficacité des extraits de la racine d’ortie (Urtica dioica) pour traiter une hyperplasie bénigne de la prostate. L’une d’entre elles conclut entre autres sur une diminution importante du volume de la prostate et une amélioration nette des symptômes chez 285 sujets soumis au traitement pendant 18 mois (1). D’autres études cliniques sont toutefois essentielles avant de confirmer l’effet de cette plante médicinale ;
– En cas de vessie hyperactive causée par une tumeur bénigne de la prostate, certains scientifiques suggèrent des extraits de graines de citrouille (Cucurbita pepo) (2). L’effet de ces remèdes naturels reste encore à confirmer dans d’autres essais cliniques ;
– Les extraits de palmier nain (Serenoa repens) sont, par ailleurs, reconnus comme pouvant apaiser les symptômes d’une hyperplasie de la prostate (3). Ceci s’explique notamment par l’effet décongestionnant de la plante qui peut inhiber l’action de la dihydrotestostérone sur la prostate. Malheureusement, il manque encore de preuves scientifiques pour confirmer l’effet de ces molécules ;
– Des essais cliniques concluent sur l’efficacité des extraits du prunier d’Afrique (Pygeum africanum). Selon l’étude, la plante peut améliorer de façon significative la vitesse du jet urinaire (4). Le manque de données scientifiques ne nous permet pas pour l’heure actuelle de confirmer cette vertu médicinale ;
– D’autres études reconnaissent, en outre, l’efficacité du bêta-sitostérol pour traiter les perturbations urinaires causées par une hyperplasie de la prostate. Cette molécule peut être retrouvée dans diverses plantes comme la baie de goji, la racine d’harpagophytum, les graines de maïs, le son de riz (5). L’efficacité de cette molécule sur cette pathologie reste encore à confirmer.
Le traitement de cette affection requiert une intervention médicale. Ces solutions sont des résumés d’études scientifiques, servant uniquement pour vous informer.
Références
(1) Safarinejad MR, « Urtica dioica for treatment of benign prostatic hyperplasia: A prospective randomized, double-blind, placebo-controlled, crossover study ». J Herb Pharmacother. 2005;5(4):1-11.
(2) Friederich M, Theurer C, Schiebel-Schlosser G. [ Prosta Fink Forte capsules in the treatment of benign prostatic hyperplasia. Multicentric surveillance study in 2245 patients anglais]. Forsch Komplementarmed Klass Naturheilkd ][Article en allemand, résumé en . 2000 Aug;7(4):200-4.
(3) Boyle P, Robertson C, et al., « Meta-analysis of clinical trials of permixon in the treatment of symptomatic benign prostatic hyperplasia.», Urology 2000 Apr;55(4):533-9.
(4) Ishani A., et al., « Pygeum africanum for the treatment of patients with benign prostatic hyperplasia : a systematic review and quantitative meta-analysis », The American Journal of Medicine, Elsevier Science, vol. 109, no 8, 2000, p. 654-664
(5) Wilt T.J., et al., « Beta-sitosterol for the treatment of benign prostatic hyperplasia: a systematic review », BJU International, John Wiley and Sons,vol. 83,no 9,juin 1999,p. 976-983