Comment se définit le prolapsus d’organe pelvien ? Quelles sont ses principales causes ? Quels sont les symptômes à connaitre ? Comment le traiter ? Cet article présente ce qu’il faut savoir sur ce problème de santé. Il sied de noter cependant que son contenu ne remplace pas un avis médical.
Sommaire
Présentation du prolapsus d’organe pelvien
Le prolapsus d’organe pelvien est un mouvement anormal vers le bas d’un ou des organes du pelvis. Ce dernier désigne la partie située entre le périnée, la cavité abdominale et les hanches et qui renferme la vessie, l’utérus, le vagin et le rectum.
Parmi tous les types qui peuvent survenir, il y a notamment :
– Cystocèle désignant un abaissement de la vessie ;
– Hystérocèle, celui de l’utérus ;
– Colpocèle, pour le fond du vagin ;
– Rectocèle, c’est la hernie du rectum dans le vagin. En cas de baisse vers l’anus, la pathologie est appelée prolapsus rectal ;
– Entérocèle, celui des anses d’intestin ;
– Syndrome du périnée descendant en cas de déplacement des trois organes lors des poussées abdominales.
Cette pathologie ne concerne que les femmes, affectant environ plus de 10% d’entre-elles. Elle ne survient en général qu’après 45 ans soit après la ménopause. Sa prévalence tend en outre à croître avec l’âge.
Causes du prolapsus d’organe pelvien
Le prolapsus génital s’explique essentiellement par un relâchement des ligaments et des muscles qui assurent la suspension et le support de ces organes. Différents facteurs peuvent favoriser ce phénomène :
– Ménopause engendrant des changements hormonaux qui peuvent rendre les muscles moins élastiques ;
– Âge, le risque de survenue d’un prolapsus génital est corrélé positivement avec l’âge ;
– Surcharge pondérale et obésité favorisant la distension des ligaments et exerçant d’importantes pressions sur les organes du pelvis ;
– Constipation fréquente ou chronique exerçant des pressions sur la cavité pelvienne ;
– Port de gros enfants lors de la grossesse ;
– Nombreuses grossesses ;
– Accouchements par voie naturelle difficiles pouvant abîmer les muscles de support au niveau du périnée ;
– Pratique de certains sports qui sollicitent les muscles abdominaux ;
– Important développement des muscles de l’abdomen chez les sportives ;
– Port ou soulèvement de charges lourdes qui peuvent solliciter le bassin ;
– Opération chirurgicale dans la région pelvienne dont une hystérectomie ;
– Troubles neurologiques pouvant dénerver la cavité pelvienne et rendre les muscles lâches ;
– Mauvaise hygiène de vie dont le tabagisme ;
– Toux chronique ;
– Hérédité.
Symptômes du prolapsus d’organe pelvien
La descente d’organe pelvien peut être reconnue par certains symptômes.
– Lourdeur anormale et gênante dans le pelvis qui peut être douloureuse dans certains cas ;
– Sensation d’irritation et d’inconfort dans le vagin ;
– Présence d’une boule anormale au niveau de la vulve lors d’un effort ou en station debout. Elle sort de l’avant, du vagin ou de l’arrière suivant que le prolapsus prédomine sur la vessie, l’utérus ou le rectum ;
– Mictions fréquentes, difficiles ou urgentes suivant le cas lors d’un cystocèle. Il peut également y avoir fuites d’urine et une sensation de vidange souvent incomplète. Une inflammation de la vessie peut par ailleurs survenir ;
– Pesanteur inconfortable dans le bas ventre pouvant être accompagnée de saignement en cas d’hystérocèle et de colpocèle. Les relations sexuelles peuvent en outre être entravées par des sensations de douleur et de gêne ;
– Défécation difficile ou incontinence selon le cas lors d’un rectocèle. La vidange n’est jamais complète. Une irritation du vagin peut être ressentie.
Traitement du prolapsus d’organe pelvien
Certains traitements peuvent être utilisés en cas de descente d’organe pelvien. Parmi ceux-ci, il y a notamment :
– La prévention qui consiste à éviter au maximum les facteurs qui peuvent favoriser le relâchement des muscles et des ligaments du pelvis. Il est à cet effet recommandé d’arrêter entre autres le tabac et d’éviter de soulever des charges lourdes. En cas de surpoids et d’obésité, une perte de poids peut être très utile ;
– En cas de constipation fréquente ou chronique, certaines études mettent en évidence les bienfaits de l’hydrothérapie (1). Bien s’hydrater et consommer davantage de fibres peuvent dans certains cas suffire pour traiter ce trouble. Une publication avance, par ailleurs, l’efficacité de l’acide ricinoléique du fait de son action laxative. Ce remède n’est cependant pas recommandé en cas d’affection du vésicule biliaire (2). Par ailleurs, plus d’essais cliniques restent nécessaires pour confirmer l’efficacité de cette molécule ;
– Le traitement d’une descente d’organe se fait par voie chirurgicale consistant essentiellement à remplacer par des prothèses les muscles et ligaments de support devenus défaillants. L’utilisation de pessaire est également avancée. Il s’agit d’un dispositif introduit dans le vagin pour remettre et maintenir les organes qui se sont déplacés à leurs places. Un suivi régulier et des mesures d’hygiène minutieuses sont nécessaires dans tel cas pour éviter toute infection (3).
La prise en charge de cette pathologie relève uniquement de la compétence médicale. Si ces symptômes se présentent, il est impératif de consulter un médecin.
Références
(1) Ernst E (Ed)., « The Complete Book of Symptoms and Treatments.», Element Books Limited, Angleterre, 1998.
(2) Schulz V, et al., « Rational Phytotherapy. A Physician’s Guide to Herbal Medicine.», Springer, 1996
(3) Schraub S. et al., « Cervical and Vaginal Cancer Associated with Pessary Use.», Cancer, 1992