Réputée pour son pouvoir de faciliter la perte de poids, la Garcinia est bien plus qu’une plante amaigrissante. Comment agit-elle réellement sur l’organisme en matière de perte de poids ? Quelles sont ses autres propriétés médicinales ? Comment bien choisir ses extraits de garcinia ? Comment les prendre et quand les éviter ? Découvrez tout ce qu’il faut savoir sur cette plante et ses bienfaits santé d’après les scientifiques. Juste une remarque avant de poursuivre votre lecture : il s’agit d’un simple article informatif qui ne peut pas remplacer un vrai avis médical.
Sommaire
Arbuste appartenant à la lignée des Clusiaceae, la Garcinia est une plante aux vertus multiples. On l’utilise depuis des années dans la médecine traditionnelle et la cuisine indienne entre autres. Son écorce et la chair de ses fruits furent prescrites pour soulager divers maux, tels que les œdèmes, l’aménorrhée, et les troubles digestifs. En art culinaire, c’est un ingrédient apprécié dans la préparation de curry en servant de condiment aux côtés du curcuma.
Les variétés de garcinia sont nombreuses. Les données fournies par les botanistes sont cependant très variables, allant de 50 à 300 taxons environ. L’espèce Cambogia Desr. est la plus étudiée des scientifiques. La plupart des publications parlent surtout de sa propriété amaigrissante. C’est notamment grâce à la présence d’un acide de fruit parmi ses composants actifs. Il s’agit de l’acide hydroxycitrique ou hydroxycitrate, une molécule capable d’agir sur le métabolisme des lipides. Ce dossier fournit plus d’informations sur les véritables bienfaits santé de cette plante.
Présentation de la garcinia
Description botanique
Cette plante répond à divers noms. On l’appelle G. gummi-gatta, tamarinier de Malabar, goraka, mangoustan, baie de Brindall ou encore guttier. Originaire des forêts humides d’Asie et d’Afrique du Sud-Est ainsi que d’Australie, elle possède un feuillage vert foncé brillant.
Ses baies de couleur jaune, de 5 cm de diamètre environ, deviennent toutes rouges à maturité. Avec les sillons qui se trouvent à la surface de leur peau, leur forme rappelle celle d’une citrouille. À l’intérieur, ils renferment de l’arille comestible blanche à la chair fondante et au goût acidulé.
Comme la plupart des espèces de garcinia, cette variété laisse découler de son tronc de la gomme de résine. Cette dernière a une couleur jaunâtre et est appelée xanthone isomangostin. Cette substance aux propriétés laxatives fut employée autrefois pour faciliter l’évacuation des selles. De plus, les peintres s’en servaient en tant que pigment. Le terme « xanthone » signifie « jaune ».
Principes actifs
Le tamarinier de Malabar doit son pouvoir à ses nombreux principes actifs, et surtout à son principal composant qui est l’acide hydroxycitrique, comme il a été mentionné au départ. Ce dernier – célèbre pour son effet sur la perte de poids – fut découvert vers la fin des années 60. Depuis, il a fait l’objet de nombreuses études cliniques.
Voici une liste des composés actifs que contiennent les baies de cette plante :
– Hydroxycitrate : Cet acide de fruit présente une structure chimique très proche de l’acide citrique. On retrouve ce dernier à des quantités élevées dans le citron et l’orange par exemple. D’ailleurs au départ, au moment de sa découverte, les chercheurs l’ont confondu avec ce composé chimique (1). L’acide hydroxycitrique est responsable du goût acide et légèrement amer de ces fruits. Ce composant actif intervient dans la formulation de certains compléments alimentaires destinés à favoriser la perte de poids et diminuer l’appétit. Des essais cliniques ont mis en évidence son action sur le métabolisme des lipides, en le régulant (2).
– Acide citrique : Ces fruits renferment également de l’acide citrique ou citrate mais à une teneur infime. Cet acide joue des rôles biologiques importants tels que sa participation dans le cycle de Krebs en tant que métabolite. Il intervient aussi dans la coagulation sanguine, et se lie au calcium sanguin dans l’organisme.
– Pectines : Ces polysaccharides sont présents à une forte quantité dans la peau de ces baies. Dans l’univers médical, on emploie surtout ces molécules pour leur propriété entérosorbante. Autrement dit capables de capter et éliminer les métaux lourds, les radionucléides et autres toxines ingérés avec l’alimentation et/ou les médicaments.
– Sucres réducteurs : Ce sont un type de sucre avec un groupe aldéhyde dans leur structure chimique. C’est ce groupement qui permet au sucre d’agir comme un réducteur au cours de certaines réactions chimiques. Parmi ces oses réducteurs, il y a par exemple le glucose et le galactose qui ont un pouvoir sucrant.
– Glucides : Les fruits de la garcinia contiennent aussi un taux moins élevé en glucides. On appelle ces derniers carbohydrates ou hydrates de carbones. Les glucides sont des composants essentiels de notre alimentation et dans la fabrication d’énergie.
– Protéines : On y trouve également un autre constituant important de notre alimentation dans ces baies, à savoir les protéines. Celles-ci assurent un rôle structurel au sein de l’organisme, tel que la constitution des tissus et du cytosquelette (squelette de la cellule).
– Anthocyanes : Des anthocyanes y sont aussi disponibles. Ce sont des pigments naturels responsables de la coloration de la peau de ces baies. On les connaît entre autres pour leur propriété antioxydante. Cette propriété est due à la présence de groupes hydroxyles (–OH), capables de piéger les radicaux libres dans leurs structures chimiques.
– Xanthones : Les xanthones, appelés aussi xanthonoïdes, sont des pigments naturels de couleur jaune. Ils sont à la base de la coloration jaunâtre de la résine qui coule du péricarpe de ces fruits. Près de 200 xanthones environ furent découverts par l’Homme. Parmi ces 200, pas moins d’une cinquantaine est présente dans le fruit de la garcinia. Ces molécules possèdent des propriétés antioxydantes puissantes et anti-inflammatoires.
– Fibres : Les fibres contenues dans les fruits du mangoustan sont essentielles pour le bon fonctionnement du transit intestinal. La médecine ayurvédique utilise ces fruits depuis des siècles. En effet, ils servaient pour lutter contre la constipation, les troubles gastriques et intestinaux, grâce à leur capacité de stimuler la fonction digestive. Ces fibres offrent également un effet coupe-faim (1).
– Oligoéléments : Ces baies de Brindall regorgent aussi des oligoéléments essentiels au bon fonctionnement de notre organisme. Il s’agit par exemple du calcium ou du potassium. Si on connait le calcium pour ses fonctions dans la coagulation et la pression sanguine, la formation des os et la contraction des muscles ; on perçoit le potassium comme étant capable de réduire les risques d’hypertension artérielle.
Quelles sont les propriétés médicinales de la garcinia ?
Des actions sur la perte de poids ?
Le tamarinier de Malabar semble avoir toujours été un allié minceur pour ceux qui veulent perdre du poids. Sa propriété brûle-graisse soulève, cependant, une controverse auprès des scientifiques. Si certains avancent que les fruits de cette plante favorisent la perte de poids, d’autres affirment que leur efficacité est moindre. En réalité, le véritable responsable de cette propriété minceur est son principe actif, l’acide hydroxycitrique. En effet, toutes les études ayant utilisé des extraits de garcinia avec une teneur élevée en hydroxycitrate (60 % au minimum ou bien cette molécule active pure) ont obtenu des résultats positifs.
Dans cet essai clinique, des adultes âgés de 18 à 65 ans en bonne santé avec un indice de masse corporelle moyen et élevé ont reçu pendant 12 semaines, soit 1 500 mg d’extraits de cette plante enrichis en hydroxycitrate, soit du placebo. Les auteurs de cette publication ont parlé de la capacité de ce principe actif à inhiber l’adénosine triphosphate-citrate lyase. Il s’agit de la première enzyme qui intervient dans la synthèse d’acétyl-COA. Ce dernier, rappelons-le, participe dans de nombreuses voies anaboliques, telles que dans la fabrication du cholestérol et dans la biosynthèse d’acides gras, en jouant le rôle de substrat. Autrement dit, le fait de bloquer l’activité de cette enzyme a permis d’inhiber la lipogenèse.
Les observateurs ont conclu que les extraits de garcinia permettent de limiter la synthèse de graisses par l’organisme. Par conséquent, cela aiderait à prévenir la prise de poids. En revanche, les extraits ne permettent donc pas de brûler les graisses (3). Des essais cliniques plus approfondis sur l’homme demeurent toutefois essentiels pour connaitre les véritables effets de cette plante et sa capacité à favoriser la perte de poids. Pour le moment, il ne nous est pas possible de confirmer son efficacité par manque de preuves scientifiques.
Une activité antioxydante ?
Une autre propriété médicinale connue du mangoustan est son action antioxydante. Au cours de cet essai clinique randomisé à double insu avec contrôle placebo, des chercheurs ont essayé d’identifier les molécules actives responsables de cet effet. Ainsi, l’échantillon testé comprenait 60 personnes, âgées de 18 à 60 ans, dont 30 hommes et 30 femmes ; répartis au hasard en deux groupes. Pendant 30 jours, le premier groupe a reçu du jus de fruits de garcinia cambogia (2 verres par jour) et le second groupe, du placebo.
Cependant, avant le traitement, la capacité antioxydante de chaque patient avec le niveau d’activité de leurs médiateurs inflammatoires a été évaluée avec des biomarqueurs. À la fin de l’étude, les chercheurs ont réalisé un autre contrôle. Les résultats ont indiqué que la boisson à base de garcinia a agi à la fois comme un antioxydant en augmentant la capacité antioxydante naturelle de l’organisme, et un anti-inflammatoire en inhibant l’action des médiateurs inflammatoires. Aucun changement n’a été noté chez le groupe placebo. Les principaux responsables de cette activité antioxydante ne sont autres que les nombreux xanthones dans sa composition, dont les plus puissants étaient l’α-mangostine et le γ-mangostine.
Les scientifiques donc ont conclu que la prise de cette boisson tous les jours permet de prévenir la dégradation des tissus liée à une inflammation chronique. Les fruits de cette plante médicinale n’ont occasionné aucun effet secondaire sur les cellules du foie et les reins (4). Les résultats des quelques études menées sur cette plante à ce sujet ont été particulièrement intéressants. Ils ne suffisent pas malheureusement pour conclure sur sa capacité à augmenter la capacité antioxydante du corps et prévenir la dégradation des tissus.
Une efficacité contre la stéatose hépatique ?
Des scientifiques ont aussi démontré l’efficacité du mangoustan contre la stéatose hépatique (foie gras) provoquée par des apports alimentaires trop riches en matières grasses et d’autres facteurs tels que le stress oxydatif et la dysfonction mitochondriale. Tout cela peut conduire à une accumulation anormale de lipides dans les cellules du foie.
Dans cet essai clinique qui a duré 11 semaines, des rats de laboratoires ont été soumis à un régime enrichi en graisses additionné de 25 mg par jour d’extraits de péricarpe de mangoustan.
À la fin de l’expérience, les divers contrôles réalisés ont montré des changements significatifs sur le poids corporel, le taux de triglycérides du foie, les enzymes antioxydantes, et la fonction des mitochondries. D’après les observateurs, les principes actifs de la garcinia cambogia notamment l’α-mangostine ont agi sur les cellules hépatiques de ces rongeurs en les protégeant des effets des radicaux libres et en améliorant la fonction mitochondriale. Le taux de consommation d’oxygène des cellules hépatiques a augmenté selon les résultats des analyses, et le niveau des espèces réactives de l’oxygène issues du stress oxydatif a diminué fortement.
Conclusion, les extraits de garcinia cambogia ont des effets protecteurs vis-à-vis du foie et pourraient être utilisés pour prévenir la stéatose hépatique, ou bien compléter les traitements classiques (5). D’autres études à réaliser sur des modèles humains demeurent essentielles pour prouver ces effets sur le foie. La plupart des observations cliniques ont été en effet conduites sur des animaux de laboratoires. Il n’est donc pas certain que cette plante aurait le même effet chez l’homme.
Une propriété anticancéreuse ?
Outre ses différents bienfaits précédemment mentionnés, quelques publications ont aussi mis en avant l’action anticancéreuse de la garcinia cambogia. Les auteurs de cette revue scientifique ont souligné que le péricarpe de ses fruits contient une variété de métabolites secondaires qui peuvent intervenir dans de nombreuses voies métaboliques de l’organisme. Parmi ceux-ci, il y a les différents xanthones prénylés (c’est-à-dire présence d’un groupement prénylique dans leur structure chimique suite à une réaction de prénylation ou ajout de molécules hydrophobes).
D’après les observateurs, les quatre xanthones prénylés, à savoir α-mangostine, β-mangostine, γ-mangostine et méthoxy-β-mangostine, ont eu des effets cytotoxiques sur des cellules cancéreuses du côlon expérimentées, en inhibant leur prolifération et induisant leur mort. Ces extraits de mangoustan, même à de faibles concentrations (5 à 20 µM), ont pu agir comme des inhibiteurs de sérine/thréonine kinases, des enzymes qui jouent un rôle fondamental dans le processus de survie des cellules et qui sont, cependant, surexprimées en cas de cancer. Les scientifiques ont conclu que les extraits de mangoustan peuvent être utilisés en traitement d’appui aux médicaments anticancéreux classiques, afin de faciliter la guérison (6).
Comme toutes les expériences ont été conduites sur des échantillons de cellules en culture, nous ne pouvons pas certifier cette propriété anticancéreuse. Il faut d’autres études plus approfondies sur l’homme avant d’émettre une conclusion.
Garcinia : Posologie et effets secondaires
La dose de garcinia en gélules à prendre au quotidien varie en fonction de sa teneur en principes actifs, mais en moyenne il est recommandé de prendre entre 500 et 1 500 mg de cette médication naturelle par jour en fonction des objectifs du traitement. Les gélules sont à prendre une demi-heure avant les repas. Les cures peuvent être renouvelées si besoin, et durer jusqu’à 12 semaines.
Des publications scientifiques ont souligné que même à une dose de 3 000 mg, les extraits secs de garcinia cambogia n’ont pas eu d’effets secondaires sur les sujets testés (7). Il convient toutefois de faire attention car cette plante peut occasionner chez certains patients plus sensibles, des troubles gastriques, de la diarrhée, des étourdissements, une bouche sèche, et des céphalées.
Ce complément alimentaire est déconseillé à ceux qui ont des problèmes de foie graves et aux patients qui prennent des anticoagulants, des antihistaminiques ou bien des suppléments riches en fer. Demandez conseil à un médecin en cas de doute. Attention, ces dosages sont juste donnés à titre indicatif. Suivez uniquement les prescriptions de votre médecin et n’envisagez pas d’entamer un traitement sans la supervision de ce professionnel de santé.
Vous pouvez consulter notre guide d’achat sur la garcinia cambogia BIO riche en hydroxycitrate.
Références :
(1) Dossier: «Garcinia cambogia: une brève revue». ShodhGanga.
(2) Michael Shara et al. «Effet dose-dépendant d’un nouvel extrait d’acide (-) – hydroxycitrique sur la peroxydation des lipides hépatiques et testiculaires, la fragmentation de l’ADN et les données histopathologiques sur une période de 90 jours». Mol and Cell Biochemistry, vol.254, n° 1-2, 2003, p.339-346.
(3) Steven B et al. «Garcinia cambogia (acide hydroxycitrique) comme agent anti-obésité potentiel». 1998, American Medical Association.
(4) Zhuohong Xie et al. «La consommation quotidienne de boisson à base de mangoustan améliore les biomarqueurs antioxydants et anti-inflammatoires in vivo chez les adultes en bonne santé: un essai clinique randomisé en double aveugle contre placebo». Science alimentaire et nutrition.
(5) Tsai SY et al. «L’alpha-mangostine du mangoustan (Garcinia mangostana Linn.) Extrait de péricarpe réduit la stéatose hépatique induite par un régime riche en graisses chez le rat en régulant la fonction des mitochondries et l’apoptose». Nutr Metab London, 1er décembre 2016, 13h88.
(6) Yukihiro A. et al. «Effets anticancéreux des xanthones des péricarpes de mangoustan». Institut international de biotechnologie de Gifu. Int. J Mol Sci, 2008 (9): 355-370.
(7) Yuri I. et al. «Sécurité de l’extrait de Garcinia cambogia chez des volontaires sains: étude d’administration à fortes doses II» Journal of Oleo Sci, vol. 52 (2003), n°12: 663-671.