Qu’est ce que la cervicalgie ? Quelles sont ses différentes causes ? Quels sont les signes à connaitre ? Comment la traiter ? Les lignes de cet article fournissent plus d’explications sur ce problème de santé. Attention, elles ne remplacent pas toutefois les conseils d’un médecin.
Sommaire
Définition de la cervicalgie
La cervicalgie est le terme employé pour désigner toute douleur ressentie dans la région cervicale c’est-à-dire dans le cou, dans la nuque et dans les épaules. Qu’il soit d’origine musculaire ou articulaire, ce type de douleur reste en général sans gravité et peut, dans les formes aiguës, s’estomper de lui-même sans qu’il ne soit nécessaire d’entreprendre un quelconque traitement. Il peut, toutefois, être gênant pour le sujet voire limiter certains de ses mouvements durant un moment. La réalisation des diverses tâches quotidiennes peut même être entravée notamment dans les cas de forme chronique.
Cette affection est assez fréquente et peut concerner aussi bien les jeunes que les plus âgés. Si les premiers sont davantage touchés par le torticolis, une forme de douleurs cervicales d’origine musculaire, les seconds quant à eux sont plus sujets à l’atteinte articulaire, souvent très invalidante et est pourtant dans la plupart des cas chronique. Les femmes semblent par ailleurs être de loin plus concernées par cette affection que les hommes.
Causes de la cervicalgie
Différents facteurs peuvent être à l’origine de la survenue d’une douleur cervicale. Parmi ceux-ci, il y a entre autres :
– Mauvaise posture durant un laps de temps assez long à l’origine d’un torticolis, une contracture douloureuse d’un muscle cervical. Il en est souvent le cas lors de l’utilisation prolongée d’un ordinateur, d’un smartphone ou en cas de mauvaise position durant l’endormissement ;
– Atteinte de l’articulation cervicale comme en cas d’hernie discale (protrusion anormale d’un disque vertébral pouvant conduire à la compression d’un nerf), de spondylose cervicale (arthrose au niveau du cou chez les sujets de plus de 55 ans) ;
– Entorse suite à un mouvement soudain de la tête ou d’une épaule ;
– Spasme qui peut apparaitre brutalement au niveau des muscles cervicaux ;
– Infection ou autre affection dans la gorge telle qu’une angine qui peut alors engendrer des douleurs dans la nuque ;
– Tuméfaction des ganglions cervicaux qui peut parfois être à l’origine de raideurs ou douleurs dans le cou ;
– Traumatisme tel qu’un choc ou une chute ;
– Port d’un soutien gorge qui s’attache dans la nuque ;
– Port d’un sac ou autre objet lourd sur les épaules ;
– Stress, anxiété, fatigue qui peuvent mettre en tension les muscles cervicaux.
Manifestations de la cervicalgie
Une douleur cervicale se présente de différentes manières et peut être accompagnée de certains symptômes selon le cas.
– Douleur perçue au niveau du cou, dans le haut du dos ou dans les épaules. Selon la cause, il peut s’agir d’un raideur, d’une tension, d’une sensation de fatigue ou de douleur dans la région cervicale. Elle peut en outre être plus prononcée dans un côté du corps que dans l’autre ;
– Douleur d’apparition brusque, telle que dans un cas d’entorse, ou d’installation progressive suivant la cause, comme en cas de mauvaise posture ;
– Raideur et difficulté à effectuer certains mouvements notamment en cas de mise en tension des muscles ;
– Déformation dans le cou telle que l’apparition d’une petite bosse en cas d’hernie discale ;
– Fourmillements ou picotements ressentis au niveau des doigts ou des bras survenant essentiellement lorsqu’il y a compression nerveuse ;
– Affaiblissements des muscles et fatigue ;
– Céphalées, vertiges et troubles de l’endormissement ;
– Diminution du poids et fièvre dans les cas les plus importants.
Dans les formes aiguës, une douleur cervicale ne dure en général que 3 jours tout au plus. Les formes chroniques, elles, sont souvent invalidantes et peuvent même altérer significativement la qualité de vie du sujet. Dans tous les cas, ce type de douleur ne doit être pris à la légère et devra faire l’objet d’une prise en charge notamment en cas de persistance ou d’apparition de signes autres que la douleur elle-même.
Traitement de la cervicalgie
Certains traitements sont connus comme capables d’apaiser les douleurs cervicales.
– En cas de douleurs articulaires telles que dues à une arthrose, diverses études s’accordent sur l’efficacité de l’harpagophytum procumbens du fait de ses propriétés analgésiques qui peuvent agir sur les articulations. Cette médication semble même être de loin plus efficace que certains médicaments de synthèse habituellement utilisés à cet effet (1) ;
– Pour calmer les douleurs cervicales dues à une atteinte mécanique, certaines observations reconnaissent les bienfaits de la capsaïcine (2) d’une part et de la salicine (3) d’autre part du fait de leurs actions anti-douleurs. Des études complémentaires demeurent toutefois nécessaires pour confirmer l’efficacité de ces principes actifs ;
– Des essais cliniques concluent, par ailleurs, que l’usage de la glucosamine pour traiter les signes de l’arthrose peut non seulement traiter la pathologie mais également ralentir voire stopper sa progression (4). Son effet reste toutefois à confirmer chez l’homme ;
– Appliquée localement, l’arnica est avancée dans certaines publications comme pouvant apaiser les douleurs que peut occasionner une hernie discale (5). D’autres affirment son efficacité sur tout type de douleurs musculaires (6). Ces propriétés s’expliquent principalement par les effets antidouleurs et anti-inflammatoires qu’elle possède. Le peu d’essais cliniques sur cette plante ne permet pas toutefois de confirmer qu’elle est réellement efficace ;
– En outre, il est conseillé de toujours adopter une bonne posture tout au long de la journée et plus particulièrement au travail pour prévenir tant la survenue que les récidives de cervicalgies. Opter pour l’oreiller ou/et le matelas adéquat et de bonne qualité peut également aider à prévenir la survenue d’un torticolis.
Si les douleurs persistent, il est préférable de consulter un médecin. Ces traitements sont juste à titre informatif.
Références
(1) Chantre P, et al., « Efficacité et tolérance de Harpagophytum Procumbens versus Diacerhein dans le traitement de l’arthrose. », Phytomedicine. 2000 juin.
(2) Zhang W., et al., «Recommandations OARSI pour la prise en charge de l’arthrose de la hanche et du genou». Cartilage de l’arthrose, février 2008.
(3) «Monographies ESCOP La Fondation scientifique pour les médicaments à base de plantes, deuxième édition. », ESCOP / Thieme, 2003.
(4) Phoon S., et al., «Glucosamine, un nutraceutique dans l’arthrose.», Aust Fam Physician, 2002 juin; 31 (6): 539-41
(5) Blumenthal M, et al., «Expanded Commission E Monographs, American Botanical Council», Integrative Medicine Communications, États-Unis, 2000.
(6) Coopérative scientifique européenne sur la phytothérapie (Ed), «Arnicae Flos, Monographies ESCOP sur les utilisations médicinales des médicaments à base de plantes», Centre d’études complémentaires de santé, Université d’Exeter, Grande-Bretagne, 1997.